Grand Poitiers

L’ambition de la direction “Transition Énergétique” du Grand Poitiers est de mettre la smart city au service de la transition énergétique et écologique, en travaillant sur les potentialités des outils numériques pour améliorer la gestion de l’énergie, l’eau, les déchets ou des rejets ou émissions de GES. La participation de Poitiers à DataCités 2 s’inscrit également dans une volonté d’associer davantage les citoyens aux démarches d’ouverture et d’utilisation de la donnée.

Portage politique, compétences internes, partenariats, tissu local : un territoire disposant de ressources clés pour déployer des projets numériques

Le premier diagnostic mené avec les acteurs du territoire Poitevin a souligné sa maturité sur les questions liées au numérique et à la donnée :

  • un portage et compétences internes par la direction “Transition Énergétique”,

  • un soutien politique de l’élu en charge de la transition énergétique, qualité environnementale, gestion du domaine immobilier communautaire,

  • une politique d’open data historique (2015) avec une ouverture de sa plateforme locale de données publiques le ouvre le 13 avril 2017,

  • un DGS qui a mis la data comme le 3ème axe du projet interne dans ses voeux pour la ville.

  • la DSI, en charge du Service d’Information Géographique (SIG), qui est en capacité de développer des services simples à la volée avec ArcGIS, un système SIG complet développé par ESRI.

  • (que le) Grand Poitiers dispose de conventions de partenariat avec les concessionnaires de réseaux d’électricité et de gaz (maîtrise des contrats, notamment via des régies),

  • un tissu local favorable à des démarches collectives autour des enjeux du numérique : SPN (Réseau des Professionnels du Numérique), COBALT (tiers-lieu numérique)

Cependant, cette maturité et cet intérêt pour le numérique et la donnée sont inégalement répartis au sein des services. Le 12 décembre 2018 devait avoir lieu un séminaire autour de la data à destination des élus. Celui-ci a été annulé faute de participants. Ce rendez-vous manqué a renforcé l’idée chez certaines personnes qu’il fallait continuer à sensibiliser les élus aux enjeux et problématiques du numérique, mais que d’autres formats (au-delà de la diffusion de connaissances et du montage d’ateliers) devaient être investigués pour favoriser la culture du numérique et de la data “en interne”. A ce titre, une des hypothèses de DataCités 2 est de favoriser les démonstrateurs pour faire la preuve des avantages énoncés autour de la data et développer l’acculturation au numérique.

Un accompagnement centré sur l’expérimentation et la mobilisation des citoyens

L’accompagnement envisagé par les équipes portait sur deux grands axes :

  • Encourager et développer le recours à l'expérimentation en interne. Par exemple, en développant des cas d'usages et en contribuant à mobiliser et à prototyper, en prenant en compte les freins identifiés (manque de temps, manque d’acculturation, etc.).

  • Développer un réflexe de mobilisation et d’engagement citoyen par la data, dans le cadre duquel il serait envisagé que la collectivité devienne tiers de confiance, mais également de présenter la data comme un médiateur, un support pour le dialogue et le débat.

Deux projets ont été pressentis pour alimenter ce travail au sein de l’exploration DataCités 2 : Un travail autour des données collectées via une antenne installée dans le tiers-lieu COBALT, et la création, à l’échelle du Grand Poitiers, d’un tiers de confiance territorial sur le numérique et la donnée.

Voir la fiche de pré-diagnostic pour de plus amples informations sur ces deux projets :

Quels écueils autour de la donnée et du numérique dans des territoires déjà bien avancés sur la question ?

Ces idées et ces deux projets soulèvent de nombreuses problématiques, mettant en lumière la multiplicité des défis qui peuvent se poser aux territoires, même lorsque ceux-ci disposent de compétences numériques. On notera que ces questions peuvent se poser dans d’autres types de projets.

Premièrement, pour l’organisation et l’efficience de la collectivité, en d’autres termes, pour “l’interne”:

  • Comment faire la preuve de l’intérêt du numérique et de la donnée en interne quand les deux principaux freins sont le manque de temps et de ressources financières ?

  • Comment monter un projet qui implique plusieurs directions ?

  • Comment sensibiliser les élus aux enjeux et problématiques du numérique ?

  • Comment favoriser le partage de connaissances et de compétences entre les directions et les services quand ces derniers n’ont pas la même représentation de leur “culture” du numérique ?

Deuxièmement, pour l’utilisateur final, qu’il soit citoyen, habitant, contribuable, travailleur, touriste, etc., c’est-à-dire pour “l’externe” :

  • Comment mobiliser les individus aux problématiques du numérique et de la data quand il existe des tensions a priori plus “vives” sur de nombreux sujets pour un territoire (baisse de l’activité en centre ville par exemple) ? Donc comment mettre la donnée au service de ces préoccupations / problématiques ?

  • Comment fournir une information à un usager qui soit suffisamment claire, explicite et engageante pour qu’il puisse évoluer dans ses pratiques afin de favoriser la transition énergétique et écologique ?

  • Comment penser ces problématiques au regard des enjeux économiques, donc de la mobilisation nécessaire de l’écosystème d’entreprises ? A partir de là, quelle répartition de la valeur de la donnée envisagée entre entre, par exemple, une entreprise qui gère les capteurs et la data et la collectivité ?

  • Comment la data peut-elle permettre de réaliser des économies en améliorant l’efficacité des services publics, donc le service rendu à l’utilisateur final ?

Actualité de l’accompagnement

Au premier atelier avait été présentée l’ambition de mobiliser des citoyens, usagers, entreprises et associations dans une démarche de « shared data ». Depuis, les équipes ont cheminé, notamment dans leurs réflexions sur la notion de tiers de confiance, rôle que la collectivité envisage maintenant d’endosser (« on se rapproche de plus en plus du fait que ce soit nous »).

La nouvelle ambition au titre de DataCités 2 est la coproduction d’une charte de la data avec les parties prenantes du territoire. Un atelier sera organisé par les équipes à cet effet. Le travail préalable inclura la conduite d’une étude sur les chartes de la donnée déjà mises en place sur d'autres territoires.

Sur les projets en cours :

  • Le réseau IOT à Cobalt avance bien. Une trentaine de capteurs ont été déployés dans les bâtiments (eau, gaz, électricité) et sur l’éclairage public (focus sur la thématique de la transition énergétique). Un superviseur « sur commande » a été monté. Les données remontent dans le superviseur et sont croisées, en open data. Le projet est en phase de test, il fonctionne. Il s’agit d’un réseau d’initiative public. Le but est de démontrer qu’un réseau propriétaire de collectivité fonctionne et doit être déployé, mais également qu’on peut procéder différemment de Dijon : il s’agit d’une plateforme faite pour accueillir toutes les données des objets connectés du domaine public. Ces données sont croisées avec les données existantes des logiciels métiers, ce qui permet de ne pas repartir de zéro. On est dans une démarche de co-propriété. Le Grand Poitiers déploie son réseau LoRa sur les communes alentours et souhaite attirer les start-ups en leur en ouvrant gratuitement l’accès.

  • De nombreuses actions autour des données ont été menées (projet de marketing territorial, un projet de lancement d’un groupe d’expression autour de la donnée), mais il reste beaucoup de travail pour développer une culture de la donnée en interne.

Last updated