Discussion 1 : Comment voyez-vous évoluer les métiers étiquetés “smart” ?

"Comment voyez-vous évoluer les métiers étiquetés “smart” au sein de votre organisation ?"

Synthèse de la discussion

  • Les métiers utilisent déjà des données

D’un côté, le groupe constate l’émergence de “nouveaux métiers” liés au “smart”, plus qu’à la donnée de manière spécifique (“car on peut faire du smart sans données”), avec des compétences spécifiques, à l’image des data scientists. De l’autre, est discutée l’idée qu’il s’agira sans doute d’opérer une montée en compétences des agents, nécessaire du fait de la transformation des métiers. Ainsi, il s’agit dès à présent de faire prendre conscience aux agents des collectivités qu’ils manipulent déjà des données et qu’ils ont, en soit, déjà initié “l’évolution” dont il est question.

Cette discussion autour de l’émergence de nouveaux métiers rejoint la nécessité de fonctionner en “mode projet”. Cela pourrait permettre d’aller chercher les compétences et les ressources là où elles sont, même si c’est dans une autre direction ou un autre service. Ainsi, plutôt que de penser en terme de “nouveaux métiers”, il serait sans doute intéressant de donner aux métiers l’habitude de travailler en transversalité dans des projets numériques.

  • Organiser cette complémentarité

Inexorablement, le travail en transversalité pose la question de la légitimité d’un chef de projet “numérique” ou “Smart City” au sein d’une organisation. Sur ce point, le groupe partage l’idée que la complémentarité entre un chef de projet directement rattaché à un DGS et une “équipe numérique” servant de relai dans les services est sans doute l’un des modèles les plus pertinents pour tester des projets “smart”.

D’abord, en étant rattaché au DGS, le chef de projet bénéficie d’une légitimité auprès des services, ce qui lui donne la possibilité d’agir de manière transversale. De manière plus normative, cette légitimité peut également s’acquérir grâce à une fiche de poste partagée aux différents services. Cette organisation permettrait d’avoir une décision politique forte, qui développe le numérique auprès des métiers (plutôt que de flécher les thématiques smart vers l’informatique). Evidemment, le succès de ce rôle d'orchestration dans l’organisation métier dépend de la culture de la donnée préexistante dans chacun des services.

Ensuite, à la manière des référents data ou référents numériques, des personnes pourraient relayer l’information dans les différents services. Ici se pose néanmoins la question de la reconnaissance de ce rôle au sein des services, car même si cela est inscrit dans la fiche de poste d’un individu, force est aujourd’hui de constater que la fonction de “référent data” est très mal identifiée. Il serait alors important qu’il y ait un contact direct entre cette personne relai et le directeur du service.

Cette proposition issue des échanges au sein du groupe illustre seulement une des possibilités des modes d’organisation, qui sont émergents, et encore très variables selon la taille des collectivités, de leur culture et de leur maturité vis-à-vis des sujets dits numériques. Dans certains cas, les métiers étiquetés “smart” sont ainsi rattachés aux directions métiers.

  • Langage commun : data et données numériques

De nombreux métiers gèrent de la donnée sans forcément en avoir conscience, notamment parce que le terme “data” semble renvoyer à “autre chose”. Le terme de data fait référence au numérique, ce qui a pour incidence de renvoyer de nombreux acteurs à des enjeux et problématiques pour lesquels ils ne se sentent pas concernés. De ce point de vue, plusieurs témoignent que l’anglicisme est un point de blocage, si par “data” on veut simplement dire “données”. Pour obtenir l’écoute des acteurs, avant même de pouvoir parler de sensibilisation ou d’acculturation, il faut sans doute parler de données en lien avec les métiers, comme des “données énergétiques”, des “données de mobilité”, des données liées aux déchets, etc. Recommandation :

  • Rayer le terme “data” de son vocabulaire pour le remplacer par “données numériques”, puis apposer un adjectif relatif à un “métier” pour une meilleure compréhension partagée : données numériques énergétiques, données numériques de transport, données numériques du réseau d’eau, etc. Le terme de “numérique” n’étant peut-être pas nécessaire à chaque fois.

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